Agriculture Biologique de Conservation : toujours semer des plantes dans des plantes !
Découvrez dans cette vidéo le témoignage de Jean-Patrice OLLIN sur l’agriculture biologique de conservation des sols.
L’agriculture biologique de conservation des sols chez Jean-Patrice OLLIN
Jean-Patrice OLLIN est agriculteur à Saint-Colombe sur Seine dans le Nord Côte-d’Or, en association avec ses deux frères. Ils exploitent sur une ferme céréalière de 326 hectares. Il est en agriculture de conservation des sols depuis 1998 suite à l’achat d’un semoir en semis direct, un 750A John Deere, et en agriculture biologique depuis 2008. Le passage en agriculture biologique s’est effectué naturellement du fait de la faible utilisation de produits phytosanitaires sur la ferme.
Sa philosophie : se baser principalement sur les plantes pour remplacer la chimie et le travail du sol. A partir de 2014, avec les étés de plus en plus séchants, les couverts annuels ont été remplacés par des couverts permanents ou semi-permanents. Ces couverts sont composés de luzerne ou de trèfles. Le couvert permanent devient donc le support du système. Il permet à la fois de :
- maintenir une bonne structure du sol,
- gérer le salissement,
- apporter l’azote sur le long terme.
Comment gérer des couverts permanents en agriculture biologique sans chimie et sans travail du sol ?
La réussite du système des couverts permanents en agriculture biologique sans chimie et sans traval du sol repose sur plusieurs points :
- La sélection des espèces et variétés des cultures de ventes à implanter est un critère prépondérant, notamment avec des céréales anciennes. Elles sont plus hautes et plus compétitives que les variétés conventionnelles.
- Beaucoup d’observations pour appuyer ses prises de décisions au moment du semis. Semer dans les meilleures conditions à n’importe quel moment est l’une des clés de réussite. Cela nécessite d’avoir les semences pour les 30 espèces présentes sur l’exploitation. Pour cela, Jean-Patrice dispose toujours de deux saisons d’avance de semences.
- Des solutions de rattrapage existent comme le broyage en végétation à l’automne pour favoriser la céréale par rapport à la légumineuse ou la possibilité de passer une fraise sur deux à trois cm avant les cultures de printemps afin de réguler le couvert sans le détruire et favoriser le démarrage de la culture.
- Enfin la pré-fauche à la moisson lorsque le couvert permanent est au-dessus de la céréale afin d’assécher la légumineuse et de récolter les céréales dans de bonnes conditions.
Adaptation et opportunisme sont les points essentiels qui définissent le système de Jean-Patrice et de ses frères. La diversité des cultures, le semis simplifié voire en direct, associé au couvert permanent permettent d’obtenir des coûts de charges opérationnelles très faibles (30 litres de fuel/ha), et une résilience du système par rapport aux aléas climatiques.
Retrouvez également les résultats de notre traque réalisée en Belgique et Suisse sur les systèmes en Agriculture Biologique de Conservation des sols en ligne.