Concilier agriculture biologique et agriculture de conservation dans un système céréalier : exemple en Belgique
Découvrez comment Guillaume AGNEESSENS concilie l’agriculture biologique et l’agriculture de conservation dans cette fiche système.
Guillaume AGNEESSENS gère une entreprise de travaux agricoles en Belgique et réalise le suivi de 1 150 ha pour des agriculteurs depuis le choix des rotations jusqu’à la récolte. Suite à des demandes de clients, 150 ha sont passés en bio en 2015. Toutefois, constatant que le système en labour bio impacte fortement le sol, l’ensemble des terres en agriculture biologique est, dès 2016, conduit en non labour. En parallèle, depuis 2018, il pratique le semis direct sur la majorité des terres en conventionnel, dont certaines avec une couverture permanente de luzerne.
Les bases du système biologique diversifié
Le système mis en place en bio est basé sur une succession culturale diversifiée incluant une culture de printemps suivie de deux céréales et des couverts à chaque interculture. Un investissement conséquent est réalisé dans des couverts diversifiés (45 à 60 €/ha) afin de maintenir la vie du sol et de gérer les adventices. De plus, Guillaume utilise fréquemment le scalpeur dans la lutte contre les adventices. Pour l’implantation des cultures, il ne pratique par le semis direct sur les terres en AB. En effet, il appréhende de ne pas pouvoir désherber mécaniquement les cultures à cause d’une trop forte présence de résidus en surface.
De nombreuses stratégies pour construire une succession culturale en agriculture biologique sans labour
Il y a plusieurs niveau de gestion :
La fertilité du sol
- Alternance culture de printemps et d’automne (1/1) : avoir un gros couvert fréquemment pour refévelopper la vie du sol
- Avoir des couverts à cycles et C/N très différents pour avoir une dégradation étalée et continue pour le sol
L’azote
- Légumineuse toujours suivie d’une céréale
- Couveer court : beuacoup de légumineuses
- Association céréales / protéagineux pour augmenter la part de légumineuses dans la succession culturale
Repousses
- Repoussses de chicorée : implatation d’un couvert long suivi de nombreux faux semis et d’une culture de haricot (le semis tardif permet les faux semis)
- Ne pas mettre de céréales après une chicorée
Adventices
- Pois de conserverie ; culture cycle très court dans lequel reès peu d’adventices arrivent à grénaison
- Utilisation de fientes et de fumier de cheval (2-3 t/ha) avant les couverts pour avoir un couvert déeloppé et étouffant
- Luzerne (2 ans) : nettoyage de la parcelle, particulièrement efficace contre le chardon
- Date de semis tardive des céréales (après 05/11) : permet de gérer les graminés adventices
- Ajout d’avoir avec les lentilles et féveroles pour gérer le salissement (triage après récolte)
Bioagresseurs
- Lisier de porcs sur le colza : effet anti-méligèthes
- Utilisation de la variété précoce (ES Alicia) à environ 1/10 de la dose ; jour le rôle d’appât, les méligéthes s’interessant beaucoup plus aux plantes fleuries et attaquant moins le reste de la parcelle
Un travail superficiel pour implanter les cultures
Guillaume AGNEESSENS dispose de plusieurs matériels pour gérer l’implantation :
- un outil à disques qu’il utilise pour détruire les couverts ou en combiné avec le semoir pour les céréales,
- un scalpeur Terrano FG avec des pattes d’oie et sans rouleau,
- un décompacteur pour casser la semelle de labour en période de transition.
Le scalpeur : matériel central du système TCS Bio
Terrano FG : le scalpeur adapté au bio
Description :
- Grands coeurs sur deux rangées : fort recouvrement
- Trois rangées de herse : finalise le nivellement
- Permet de travail au minimum à 2 – 3 cm
Point clé :
Absence de rouleau : évite que les adventices repiquent, ce qui rend l’outil particulièrement adapté à l’AB
Différentes utilisations
- Gestion des repousses de colza et de chicorée (2 – 3 passages)
- Destruction des luzernes (3 – 4 passages) en période séchante
- Gestion des vivaces : permet de les fatiguer (rumex, chardons…) voire les épuiser ce qui évite d’avoir recouvrs à du desherbage manule
- Gestion des adventices
Pour en savoir plus sur le scalpeur, vous pouvez consulter notre fiche dédiée à son utilisation.
Adapter les pattes d’oie au besoin
La patte d’oie permet de travailler l’ensemble du sol à la même profondeur, contrairement aux pattes d’oie en carbure prévues pour le déchaumage.
Cet élemément est beuacoup plus fin et courpant : permet un scalpage efficace
Limite : cet élément s’use plus rapidement que les pattes d’oie en carbure.
Des perspectives encourageantes
Le conseil de Guillaume AGNEESSENS pour passer en techniques culturales simplifiées en système AB
« Avoir un scalpeur sans rouleau est un point clé pour gérer les adventices. Par ailleurs, je trouve qu’il est important d’avoir de beaux couverts à cycle de dégradation échelonné, afin de restaurer la fertilité du sol. C’est pour cette raison que j’augmente notamment la proportion de cultures de printemps, afin de pouvoir avoir de plus gros couverts. »
