Ecologie chimique : trois exemples dans la lutte contre les ravageurs
L’écologie chimique rassemble les disciplines qui étudient le rôle des molécules chimiques dans les interactions entre les êtres vivants et avec leur environnement. En effet, une large diversité de molécules est impliquée dans :
- la perception de l’environnement,
- la communication entre individus,
- les mécanismes de défense mis en place dans le cas d’interactions antagonistes.
Au-delà des connaissances fondamentales que l’écologie chimique apporte, la maîtrise de ce langage reste une piste prometteuse pour réduire l’impact des insectes ravageurs et donc l’utilisation d’insecticides de synthèse. Des recherches en cours se consacrent à l’utilisation de ces molécules émises par les plantes. Elles pourraient permettre de les utiliser en piégeage massif ou de guider la sélection génétique vers des plantes émettant pas ou peu d’odeur attirante pour ces principaux ravageurs.
Un champ de recherche apparu dans les années 70. Il semble reprendre tout son sens dans le contexte actuel de réduction de l’usage des produits phytosanitaires de synthèse. Il s’agit alors de l’écologie chimique. Elle étudie, par une approche pluridisciplinaire, les interactions entre les organismes entre eux et avec leur environnement, via des molécules complexes d’une grande diversité.
Les recherches en cours sur l’écologie chimique
L’écologie chimique peut permettre de découvrir de nouvelles molécules d’intérêt. Elle peut permettre également de développer de nouveaux outils pour protéger les cultures de certains parasites. En 2017, une journée complète lui a été consacrée dans l’optique de disposer d’une vision des projets de recherche en cours. De nombreux exemples ont été donnés.
Un premier exemple concerne l’utilisation du principe de confusion sexuelle pour gérer les taupins du maïs. Le principe est de perturber les adultes en installant des pièges attractifs composés de phéromones. Un projet, Taupin’up, est actuellement en cours pour proposer des solutions utilisables par les agriculteurs.
Pour la pyrale du maïs, l’étude se concentre sur une autre approche. Il s’agit dans ce cas d’intervenir au moment de l’étape de reconnaissance des plantes hôtes par les insectes. En effet, la perception de composés organiques volatils émis par la plante et reconnus par l’adulte permet de contrôler cette étape. La piste étudiée consiste à synthétiser ces COV et à les intégrer dans des pièges pour leurrer les pyrales femelles fécondées et donc limiter leur ponte dans les maïs.
Enfin, un troisième exemple montre l’utilisation des phéromones comme outil de monitoring des vols de cécidomyie orange du blé. Cela permettra, par le suivi de pièges, de :
- mieux appréhender le risque pour la culture du blé ;
- optimiser la lutte chimique, actuellement délicate et peu efficace.