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Le Projet CoSAC

Temps de lecture : 3 minutes

Gestion des adventices : quelques enseignements du projet CoSAC

Dans cette publication nous allons présenter les enseignements du projet CoSAC sur la gestion des adventices. La flore adventice est un facteur de réduction de la production. Mais elle est également un des piliers de la biodiversité des paysages agricoles. Dans le contexte actuel, l’enjeu est de proposer aux agriculteurs des systèmes de culture permettant de concilier réduction d’usage des herbicides, production agricole et conservation de la biodiversité en grandes cultures. Pour y répondre, ce projet avait pour objectifs de :

  1. quantifier et comprendre les effets de pratiques agricoles innovantes sur les adventices et le fonctionnement de l’agroécosystème,
  2. développer des outils prédisant les effets des pratiques agricoles et du pédoclimat sur la flore adventice,
  3. utiliser ces outils, pour concevoir des stratégies de gestion durable des adventices et évaluer leurs performances dans différents contextes de changement,
  4. permettre l’adoption de ces stratégies par les agriculteurs.

Pour en savoir plus sur le projet CoSAC vous pouvez vous rendre sur le site de l’INRAe. Le séminaire final a eu lieu début 2019.

La réduction de l’usage des produits phytosanitaire

Dans le contexte de réduction de l’usage des produits phytosanitaires, une gestion des adventices maîtrisée est un enjeu fort pour les agriculteurs. Car la flore adventice est un
facteur important de réduction de la production. Cela passe par une combinaison judicieuse de pratiques pour construire un système de culture répondant à cet enjeu. Le projet CoSAC avait notamment pour objectifs de quantifier les effets des pratiques agricoles innovantes sur les adventices et le fonctionnement des agroécosystèmes. De plus, il devait proposer des outils pour concevoir des stratégies de gestion durable des adventices. En ainsi, pouvoir il devait évaluer leurs performances dans différents contextes de changement. De nombreuses études ont été menées dans ce cadre.

Les travaux du projet CoSAC

Des travaux sur le lien entre adventices et pertes de rendement ont mis en évidence que la perte de rendement induite par les adventices n’était pas fonction de la densité. Mais elle est du au rapport biomasse adventices sur biomasse de la culture. Par ailleurs, il n’y a pas de relation entre le niveau d’usage d’herbicide pratiqué d’une part (IFT) et le rendement ou la flore présente d’autre part. Enfin, la suppression des herbicides sans autre changement de pratiques augmente la perte de rendement. Ceci est due aux adventices.

Cultures et adventices sont en compétition pour les ressources notamment la lumière. Ainsi, choisir des cultures compétitives est peut-être un des leviers de gestion intégrée des adventices. Pour cela, il convient d’identifier les déterminants de la compétitivité de la culture et des adventices. Les chercheurs ont toutefois montré que les caractéristiques qui rendent les cultures compétitives envers les adventices sont aussi celles qui réduisent le potentiel de rendement. Ceci est probablement du à cause du coût impliqué pour développer ces caractéristiques. Ces dernières sont des feuilles plus larges et fines, ainsi que des plantes plus larges par unité de biomasse. Des travaux de sélection seront à mener pour concilier potentiel de rendement et faible perte de rendement due aux adventices.

Evaluation des performances des systèmes innovants

Certains systèmes innovants ont fait l’objet d’évaluation de leurs performances en termes de gestion des adventices. Une attention particulière a été portée aux systèmes en semis direct sous couvert. Car d’une part, ces systèmes interrogent sur la pertinence des méthodes classiques d’échantillonnage. D’autre part, ces systèmes se « privent » du travail du sol,
comptant notamment sur les couverts pour gérer les adventices. Un essai factoriel mené entre 2016 et 2019 (4 facteurs et 180 microparcelles) a ainsi étudié l’effet de différents types de couverts sur les adventices. Il a pris en compte différents niveaux de ressources en eau et en azote, en interculture durant la croissance du couvert puis dans les cultures suivantes. Il en ressort que les couverts produisant le plus de biomasse ne comprennent pas de légumineuses (ce qui ne veut pas dire que les légumineuses ne rendent pas d’autres services !). De plus, une augmentation du nombre d’espèces cultivées dans un mélange (passer de 2 à 8) ne permet pas de mieux concurrencer les adventices. Par ailleurs, un apport d’azote au semis, s’il permet de produire plus de biomasse, ne réduit toutefois pas le salissement dans le couvert.

Enfin sans surprise, c’est la destruction chimique du couvert (versus gel ou rouleau faca) qui permet la meilleure régulation des adventices dans la culture suivante. En conclusion, les couverts ne peuvent à eux seuls assurer une régulation complète des adventices. Mais, ils doivent être appuyés par d’autres pratiques à l’échelle de la rotation.

Les travaux sur l’agriculture de précision

Des travaux ont également été menés sur l’agriculture de précision. Ces travaux se sont axés plus particulièrement au travers de la détection non supervisée des adventices. Ils ont utilisé une combinaison d’images spectrales et spatiales. Cette combinaison améliore la détection d’adventices de 10 à 14 % par rapport à du seul spectral. A terme, ces algorithmes doivent pouvoir être intégrés dans des robots de désherbage autonomes.

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