Vers le Semi-Direct sous couvert permanent en agriculture biologique
Découvrez notre fiche pratique sur le semi-direct sous couvert permanent en agriculture biologique.
En conventionnel, le semis direct sous couvert permanent présente de nombreux avantages : couverture du sol, fourniture d’azote… Toutefois, cette pratique est généralement permise par une régulation chimique du couvert. En AB, il est donc nécessaire de trouver des stratégies alternatives afin de gérer le développement du couvert pour qu’il ne pénalise pas la culture principale.
Les trois objectifs de cette culture en semis-direct sous couvert permanent sont alors :
- Maximiser la couverture du sol ;
- Absence de travail du sol ;
- Avoir une culture compétitive vis-à-vis du couvert.
Deux exemples sont alors présentés dans cette fiche : Ronny BONDUEL et Eloi PETIT.
Le principe de la culture en semi-direct sous couvert permanent
Le semis est réalisé grâce à un semoir en direct dans un mélange de légumineuses déjà en place. En fonction des cas, les agriculteurs utilisent des plantes et des machines spécifiques pour réussir à gérer le couvert.
Ronny BONDUEL : une moisson ou une fauche opportuniste
En Belgique, Ronny BONDUEL pratique le roulage à l’automne pour contrôler son trèfle. Son mélanges de blés anciens choisis pour leur fort pouvoir de tallage est semé avec un semoir semis-direct à disque fin août/début septembre pour favoriser le tallage. En octobre, il passe un rouleau de type « croskilette » qui blesse le trèfle au port horizontal et épargne les blés au port dressé. Il effectue un second roulage sortie hiver si nécessaire. En mai, il réalise une estimation du rendement et il décide alors soit de moissonner son mélange soit de le faucher pour son troupeau. Avec un recul de quatre ans, il réussit à moissonner 20 à 40 % de la surface soit 80 ha. La prise de risque reste limitée car cette pratique engendre très peu de charges et le débouché à forte valeur ajoutée assure un bon produit.
Eloi PETIT : une gestion de la couverture vivante sans régulation
Dans le Doubs (France), Eloi PETIT, en agriculture conventionnelle, gère son couvert permanent sans régulation chimique. Il sème de l’orge (ou triticale ou seigle pour leur pouvoir étouffant) en octobre dans une luzerne qu’il a fauché plusieurs fois auparavant. Trois à quatre jours avant la moisson, il passe une faucheuse andaineuse pour permettre au mélange de sécher. Avec cet outil, il arrive à récolter même si la luzerne est passée au-dessus. Sur les quatre années de pratique de cette technique, son rendement moyen est de 65 q/ha d’orge.
Bilan : Agriculture Biologique et couverture permanente, des résultats encourageants
Transposabilité du semi-direct en agriculture biologique
La pratique doit encore être améliorée. Il faut trouver le couvert adapté à son contexte et la céréale qui arrive à le concurrencer.
Pour transposer la pratique en Agriculture Biologique, Eloi PETIT envisage de réguler le couvert mécaniquement et d’apporter de l’azote rapidement disponible (digestat) à la céréale.
Points clés de réussite du semi-direct en agriculture biologique
Ronny BONDUEL :
- Semis précoce de la céréale et choix d’espèces à fort pouvoir de tallage (blé ancien)
- Fauche avant que la céréale n’ait atteint le stade fécondation : soutient l’exsudation racinaire
- Utilisation d’un trieur à graines
Eloi PETIT :
- Choix des espèces en fonction de leur capacité à rentrer en compétition avec le couvert
- Fauchage andainage : permet la récolte
Conslusion sur le Semi-Direct sous couvert permanent en Agriculture Biologique
Dans le cas de Ronny BONDUEL, la prise de risques est limitée car la pratique engendre très peu de charges et le débouché à forte valeur ajoutée assure un bon produit.
Dans le cas d’Eloi PETIT, la clef repose donc dans le choix des espèces implantées et l’accessibilité à du matériel adapté pour la fauche et la récolte.