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Systèmes laitiers avec robots de traite

Temps de lecture : 11 minutes

Performances des systèmes laitiers avec robots de traite pratiquant le pâturage

Découvrez les résultats de notre étude sur les performances des systèmes laitiers avec un ou plusieurs robots de traite pratiquant le pâturage.

La majorité des nouvelles installations de traite sont aujourd’hui des robots. Le recours au robot de traite impose donc la nécessité d’une accessibilité permanente du troupeau au robot qui entraine une diminution voire une suppression du pâturage. En effet, les éleveurs craignent une moindre fréquentation et donc une moindre productivité par vache, impactant leurs performances économiques. Une étude a alors été menée pour vérifier si cette crainte est fondée. La quantité de lait produite par vache laitière ou par UTH dans les systèmes robot/pâturage est effectivement inférieure à celle pour les systèmes avec robot(s). Mais elle reste supérieure à l’échantillon sans robot démontrant ainsi un gain de productivité par vache permis par l’installation des robots, y compris en faisant du pâturage.

Le coût alimentaire des systèmes robot avec pâturage est bien inférieur ainsi la différence s’accentue ces dernières années avec la hausse des prix des aliments. Les performances économiques restent alors au minimum proches des exploitations avec robots. Cela montre qu’en tendance, les craintes des éleveurs sont alors infondées. A noter toutefois que dans les systèmes avec robot et pâturage les plus performants, c’est rarement le pâturage qui est le premier facteur explicatif de ce niveau de performance.

Performances des systèmes laitiers avec robots de traite pratiquant le pâturage

Contexte de l’étude sur les performances des systèmes laitiers avec robots de traite pratiquant le pâturage

Pour pallier au manque de main-d’œuvre, réduire la pénibilité, se libérer des astreintes de la traite, améliorer le confort au travail ou encore moderniser son élevage pour transmettre un outil moderne et attractif, de plus en plus d’éleveurs s’équipent alors de robotique. Le robot de traite connaît depuis plusieurs années un essor florissant. Les derniers recensements datant de 2018 font alors état de 6 000 robots de traite en service soit plus de 15 % des élevages bovins laitiers français. La même année, 50 % des nouvelles installations de traite étaient alors des robots de traite (BROCARD et al, 2019). En Normandie, on atteindrait même 80 % des nouvelles installations sur la période 2021-2022 (L’atelier des études économiques, 2022).  

Le recours au robot de traite impose plusieurs contraintes notamment la nécessité d’une accessibilité permanente du troupeau laitier au robot. Pour cette raison, la plupart des fermes optent pour un élevage en bâtiment toute l’année. Ainsi, même si des expériences réussies de maintien du pâturage existent, la mise en place de robots entraîne globalement une diminution du pâturage, voire même sa suppression (POULET JL, 2013).

Pourtant, maintenir le pâturage présente de nombreux avantages :

  • Économiques avec moins d’achats d’aliments se traduisant par un moindre coût alimentaire (Brocard et al, 2019),
  • Organisation du travail notamment avec moins de contraintes liées à la distribution de l’alimentation,
  • Santé et Environnementaux.

Les principales craintes des agriculteurs sur les systèmes avec robots de traite

Casdar « Adaptation de la traite robotisée aux systèmes de production de lait français avec pâturage »

Un programme Casdar « Adaptation de la traite robotisée aux systèmes de production de lait français avec pâturage » de 2010 à 2013 a montré qu’il était possible de conserver une part importante de pâturage dans la ration en système robotisé, mais qu’il était souvent difficile d’y parvenir (BROCARD V., 2014). Par ailleurs, les résultats obtenus sont issus majoritairement de fermes expérimentales comme la station expérimentale de Derval ou la ferme expérimentale de Trévarez. Ils ne sont donc pas facilement transposables sur les exploitations laitières.

La principale crainte des agriculteurs pour maintenir le pâturage dans des systèmes avec robot de traite est une mauvaise fréquentation du robot et donc une baisse de production entraînant une moindre performance économique de leur système. Ainsi, en 2011, seuls 50 % des élevages français avec robot de traite pratiquaient encore le pâturage (BROCARD V. et al, 2017) alors même que des études avaient montré que ces élevages présentaient un coût alimentaire plus faible et dégageaient un revenu par UTH supérieur (CAILLAUD D., 2015).

Observatoire des exploitations laitières équipées de robots de traite de l’Atelier des Etudes Economiques de Cerfrance Normandie Maine

D’après l’observatoire des exploitations laitières équipées de robots de traite de l’Atelier des Etudes Economiques de Cerfrance Normandie Maine réalisée en 2020, les systèmes avec robot de traite présentent un niveau de production par vache plus élevé (+ 600 litres). L’intensification reste également plus élevée avec +1000 L/ha de Surface Fourragère Principale et 45 % des surfaces maïs dans la SFP (contre 40 % chez les non équipés). Actuellement, dans cet observatoire, il n’existe pas d’identification de sous échantillons système avec ou sans pâturage ce qui ne permet donc pas d’évaluer les différences de performance économique. L’observatoire de 2022 confirme alors ces chiffres.

Objectifs de l’étude réalisée sur les performances des systèmes laitiers avec robots de traite pratiquant le pâturage

L’étude menée par l’ARAD² en 2021-2022 visait alors à produire des références sur les performances des systèmes avec robot de traite pratiquant le pâturage et leur fonctionnement :

  • Les exploitations avec robot(s) de traite sur le périmètre Normandie Maine pratiquent-elles le pâturage ?
  • Quelle proportion ces exploitations représentent-elles dans l’échantillon systèmes avec robot(s) de traite de ce périmètre ?
  • Quels sont leurs caractéristiques et leur niveau de performance économique ?
  • Pour les exploitations avec robot(s) de traite et pâturage les plus performantes économiquement, quels sont les facteurs clés explicatifs de ce niveau de performance ? Le pâturage en fait-il partie ?

Méthodogie de l’étude sur les performances des systèmes laitiers avec robots de traite pratiquant le pâturage

La démarche utilisée pour l’étude des systèmes laitiers avec robots de traite pratiquant le pâturage

La démarche adoptée pour répondre à ces questions a alors reposé sur trois étapes :

  1. Identification des exploitations pratiquant le pâturage dans l’échantillon systèmes avec robot de traite construit par l’Atelier des Etudes Economiques et analyse de leurs performances économiques
  2. Réalisation d’enquêtes auprès de 14 exploitations avec robot de traite les plus performantes économiquement
  3. Analyse des données collectées pour identifier les facteurs explicatifs du niveau de performances économiques

L’Atelier des Etudes Economiques de Cerfrance Normandie Maine réalise donc un observatoire des exploitations laitières équipées de robot(s) de traite. Cette étude s’est alors appuyée sur les deux observatoires disponibles.

Construction de l’échantillon

L’échantillon est alors construit de la façon suivante :

  • Période d’étude : clôtures comptables de 12 mois comprises entre le 31/07/2019 et le 30/06/2020 et clôtures comptables comprises entre le 01/07/2021 et le 30/06/2022
  • Comparaison des résultats : en échantillon constant sur deux ans
  • Sélection des dossiers :
    • Exploitations avec robot(s) de traite : exploitations disposant d’un ou plusieurs robots de traite depuis 12 mois ou plus à la date de clôture, 50 < SAU < 325 ha et 300 000 litres < quantité lait produite < 1 500 000 litres
    • Exploitations laitières sans robot de traite : exploitations laitières ne disposant pas de robot de traite, répondant aux mêmes exigences que ci-dessus. De façon à constituer un groupe « sans robot » comparable au groupe « avec robot(s) »
    • 25 % supérieures : 25 % des exploitations ayant le prix de revient le plus bas

Réalisation de l’enquête auprès des agriculteurs

Un questionnaire a été envoyé par mail aux exploitations composant l’échantillon « Exploitations avec robot(s) de traite » afin d’identifier dans un premier temps celles pratiquant du pâturage puis dans une seconde partie du questionnaire, les pratiques de pâturage mises en place. Suite à plusieurs relances, 90 réponses ont alors été reçues. Sur 90 réponses, 80 % ont donc déclaré pratiquer du pâturage. L’échantillon « robot(s) de traite/pâturage » est donc constitué de 72 exploitations.

Des enquêtes auprès d’agriculteurs choisis parmi les 25 % les plus performants de l’échantillon « robot(s)/pâturage » ont donc été réalisées. Deux critères ont alors été utilisés pour deux années (2017-2018 et 2018-2019) : ratio « revenu disponible / UTH familiales » et valeur ajoutée par UTH. 14 exploitations ont ainsi été enquêtées. 

Freins à la mise en œuvre du pâturage en système « robots de traite »

Les principaux freins évoqués par les 18 éleveurs ayant répondu à l’enquête et ne pratiquant pas le pâturage sont alors : 

  • Pas suffisamment de surfaces de prairies autour des bâtiments : cité huit fois sur 18
  • Le pâturage entraîne la nécessité d’adapter plus fréquemment la ration en fonction de la qualité de l’herbe ingérée et donc une moindre stabilité perçue par les éleveurs : cité trois fois sur 18
  • Une moindre fréquentation des robots avec le pâturage alors que les robots sont saturés : cité trois fois sur 18
  • Un niveau de production visé incompatible avec le pâturage : cité deux fois sur 18
  • Une charge de travail supplémentaire alors que le robot de traite a été installé pour réduire cette même charge : cité deux fois sur 18

Finalement sur les 18 éleveurs interrogés, 11 citent exclusivement un frein lié aux pratiques de pâturage en général et sept un frein exprimant une incompatibilité entre robot de traite et pâturage. Il aurait été intéressant de leur demander s’ils pratiquaient le pâturage avant l’installation du robot afin de déterminer la proportion qui a réellement arrêté le pâturage avec l’installation de robots de traite. Toutefois, il n’a pas été possible de les réinterroger une seconde fois étant sur un questionnaire électronique. 

Présentation de l’échantillon « robots de traite/pâturage »

Présentation de l’échantillon « robot(s) de traite/pâturage »
Présentation de l’échantillon « robot(s) de traite/pâturage »

Les systèmes « robot(s) de traite/pâturage » se caractérisent donc de la façon suivante : 

  • 70,8 % ont installé un à deux robots depuis plus de 5 ans. Par ailleurs, 95,8 % des éleveurs pratiquaient le pâturage avant et n’ont donc pas arrêté avec l’installation du robot et 3 éleveurs ont démarré le pâturage après l’installation du robot de traite. 
  • La fréquentation du robot est alors majoritairement entre 2 et 2,5. Près de la moitié des éleveurs doivent intervenir au moins deux fois par jour pour amener les vaches au robot. Toutefois, 20,8 % n’ont pas besoin d’intervenir.
  • 73,6 % mettent en œuvre un pâturage avec des fourrages complémentaires et 23,6 % pratiquent uniquement du parcours (peu de valorisation de l’herbe pâturée dans la ration).
  • La durée de pâturage varie entre 90 et 365 jours avec une majorité entre 200 et 249 jours.
  • La surface accessible moyenne est de 19,5 ares par vache laitière et 68 % des éleveurs laissent également l’accès au pâturage la nuit. Les parcelles sont accessibles pour 82 % de l’échantillon sur un rayon de moins de 500 mètres. Par ailleurs, les vaches ont accès à l’eau pour la moitié de l’échantillon seulement au niveau du bâtiment. 
  • 30,6 % pratiquent du fil avant et 25 % sont en circulation libre (majoritairement parcours), le reste se répartissant alors pratiquement de façon égale entre la gestion par paddock de 12, 24 et 48 heures.
Gestion du pâturage dans les troupeaux laitiers avec robot(s) de traite
Gestion du pâturage dans les troupeaux laitiers avec robot(s) de traite

Des performances économiques équivalentes aux systèmes « robots de traite » et supérieures aux systèmes « sans robot de traite »

Pour l’analyse des résultats économiques, les 17 éleveurs déclarant faire du pâturage mais sous forme parcours (pas de valorisation de l’herbe dans la ration) ont été exclus, ce qui ramène l’échantillon à 55 dossiers.

Productivité des vaches laitières

 Période 2018-2019Période 2020-2021
Exploitations avec robot(s) et pâturageExploitations avec robot(s)*Exploitations sans robot*Exploitations avec robot(s) et pâturageExploitations avec robot(s)*Exploitations sans robot*
Lait produit (litre)787 432797 600772 500781 700856 814842 679
Nombre de vaches laitières VL99991059498109
Main-d’œuvre (UTH)2,52,42,62,32,522,8
Lait produit L / UTH314 973333 500299 700 339 869321 176288 140
Lait produit L / ha SFP**10 642 8 9007 8009 3828 7437 731
Lait produit L / VL7 9548 0007 4008 2578 2277 414
Productivité des vaches (*Source Cerfrance, traitement Atelier des Etudes **Surface Fourragère Principale)

La production par vache reste proche entre les exploitations équipées et pratiquant le pâturage et celles équipées sans pâturage. Pour les deux périodes étudiées, elle reste alors bien supérieure à celle des exploitations sans robot de traite (de plus 554 à 843 litres). Le robot dans un système pâturant reste alors un outil pour augmenter le volume de lait, tout en permettant d’améliorer la productivité de la main-d’œuvre.

Marge brute de l’atelier lait

 Période 2018-2019Période 2020-2021
Exploitations avec robot(s) et pâturageExploitations avec robot(s)*Exploitations sans robot*Exploitations avec robot(s) et pâturageExploitations avec robot(s)*Exploitations sans robot*
Coûts opérationnels186189189180209209
dont coût alimentaire126135131115147140
Marge brute (€/1000 L de lait)240218227237233246
Marge brute/ VL1 8611 7601 6901 9391 8901 791
Marge brute de l’atelier lait (*Source Cerfrance, traitement Atelier des Etudes)

Les exploitations avec robot de traite et pâturage ont une marge brute par 1 000 litres supérieure aux exploitations avec robot(s) de plus 50 à 100 € par vache. Alors que les coûts alimentaires augmentent entre les deux périodes étudiées notamment du fait de l’augmentation des prix d’aliments dans le sillage des prix des céréales, les exploitations avec robot de traite et pâturage le réduisent de 10 €. Les résultats confirment donc la bibliographie sur l’intérêt du pâturage pour réduire le coût alimentaire. La présence de pâturage permet donc un moindre coût alimentaire par rapport aux systèmes sans pâturage, qu’il y ait un robot ou pas.

Résultats économiques des exploitations pâturage avec ou sans robot(s)

2018-2019Exploitations avec robot(s) et pâturageExploitations avec robot(s)Avec robot(s) 25% sup***Exploitations sans robot
Produit d’exploitation (€)524 456486 800522 900465 900
Marge brute globale (€)298 428270 300307 500259 800
Valeur ajoutée par UTH (€)80 01670 40091 90064 200
EBE % produit173 226 32,5 %147 000 30 %179 800 34 %140 700 30 %
Résultat courant € par UTAF34 03426 70048 10029 400
2020-2021Exploitations avec robot(s) et pâturageExploitations avec robot(s)Avec robot(s) 25% sup***Exploitations sans robot
Valeur ajoutée par UTH (€)81 37385 17797 78371 870
Revenu dispo /UTAF36 33539 31456 80038 963
Capital exploitation / UTH456 539433 172457 001343 116
Taux d’endettement57 %64 %56 %59 %
Tréso nette globale11 952-5 31329 156-4 484
Fonds de roulement/mois4,23,34,23,3
Résultats économiques (***25% les plus performantes parmi les exploitations avec robot(s))

Sur la période 2018-2019, les résultats économiques sont alors supérieurs pour les exploitations avec robots et pâturage en comparaison à l’échantillon avec ou sans robot(s). En comparant avec le sous-échantillon des 25 % les plus performants, on est légèrement inférieur. 

Si sur la période 2020-2021 le revenu disponible par UTAF est alors inférieur, les exploitations avec robot(s) et pâturage présentent une valeur ajoutée par UTH qui reste supérieure aux exploitations sans robot. Le capital d’exploitation par UTH est quant à lui du même niveau que les 25 % sup, tout comme le taux d’endettement et le fonds de roulement par mois. La trésorerie nette globale est alors positive sans atteindre le niveau des 25 % supérieures.

Le maintien du pâturage ne remet pas en cause le gain économique généré par l’installation des robots

Les exploitations avec robot(s) pratiquant le pâturage présentent alors des résultats supérieurs à l’échantillon sans robot. Le maintien du pâturage ne remet donc pas en cause le gain économique généré par l’installation des robots. On note bien une diminution de la productivité par vache entre les systèmes avec robot(s) et ceux avec robot(s)/pâturage mais sans que cela dégrade fortement les performances économiques notamment grâce à un meilleur coût alimentaire. 

Une motivation « santé/bien être animal » qui justifie le maintien du pâturage dans les systèmes robot/pâturage performants économiquement

Facteur de niveau de performances des exploitations

Systèmes valorisant de 1,5 à plus de 3,6 tonnes de matière sèche d’herbe pâturées par vache et par an

Sur 14 exploitations avec robots, pratiquant le pâturage et performantes économiquement, le pâturage est alors le premier facteur explicatif du niveau de performances dans seulement quatre cas. Ces systèmes valorisent alors de 1,5 à plus de 3,6 tonnes de matière sèche d’herbe pâturées par vache et par an. La productivité par vache se situe alors entre 4 600 et 8 600 L/VL. Ils gèrent le pâturage avec un fil avant. De plus, ils ont tous les quatre des conditions pédoclimatiques à la pousse de l’herbe très favorables (plus de 12 tMS/ha). Une moindre distribution de concentrés permise grâce au pâturage leur permet alors d’avoir un faible coût alimentaire. Ils considèrent également le pâturage comme un facteur clé pour le bien être et la santé de leur troupeau. Enfin, cela leur permet d’économiser de la paille.

Systèmes valorisant moins de 1,5 de matière sèche d’herbe pâturées par vache et par an

Les dix autres exploitations sont alors des systèmes qui valorisent moins de 1,5 tMS d’herbe pâturée par vache laitière et par an. Ces systèmes maintiennent le pâturage d’abord pour une question de santé et de bien être animal avec notamment moins de dermatites constatées (7 sur 10). La seconde est d’ordre économique (5 sur 10) soit par une recherche de réduction du coût alimentaire soit par une meilleure valorisation de leur lait via une prime herbe. A noter que seules trois exploitations se considèrent dans un contexte pédoclimatique défavorable aux fourrages.

Les principales raisons expliquant la faible part d’herbe pâturée dans la ration sont alors :

  1. un manque de parcelles accessibles,
  2. la volonté de ne pas aller au-delà s’expliquant alors par des contraintes de temps ou une peur de perte de maîtrise de la qualité de la ration.

Les résultats du projet

Ce projet a donc permis de montrer plusieurs résultats.

Malgré l’installation d’un ou des robots, certains éleveurs ont maintenu leurs pratiques de pâturage. Pour ceux qui ne pratiquent pas le pâturage, le principal frein évoqué n’est pas lié directement au robot mais au manque de surfaces accessibles autour du bâtiment. Finalement, seuls sept éleveurs sur 18 identifiés considèrent que gérer du pâturage avec robot n’est pas compatible avec le maintien de leur objectif de production et de réduction de la charge de travail.

La quantité de lait produite par vache laitière ou par UTH dans les systèmes robot/pâturage est effectivement inférieure à celle pour les systèmes avec robot(s) mais elle reste supérieure à l’échantillon sans robot démontrant ainsi un gain de productivité par vache permis par l’installation des robots, y compris en faisant du pâturage.

Le coût alimentaire des systèmes robot avec pâturage est bien inférieur et la différence s’accentue davantage ces dernières années avec la hausse du prix des aliments.

Les indicateurs de performance économique sont proches des systèmes robot(s) et dans tous les cas supérieurs à l’échantillon sans robot ce qui démontre alors que la crainte des éleveurs d’une perte de performance économique est infondée.

Le pâturage est alors un facteur clé de la performance économique dans seulement quatre cas sur 14 exploitations avec robots et pâturant, et performantes économiquement. La majorité des éleveurs maintiennent un certain pâturage d’abord pour une question de santé et de bien être animal.

Sources de l’étude sur les performances des systèmes laitiers avec robots de traite pratiquant le pâturage

Atelier des Etudes Economiques Cerfrance Normandie Maine (2020). Observatoire des exploitations laitières équipées de robots de traite

Atelier des Etudes Economiques Cerfrance Normandie Maine (2022). Observatoire des exploitations laitières équipées de robots de traite

BROCARD V., et al. (2014). Comment concilier la traite robotisée des vaches laitières avec un système de production pâturant. Innovations agronomiques 31, 259-270.

BROCARD V., LESSIRE F., CLOET E., HUNEAU T., DUFRASNE I., DÉPRÉS C. (2017). Pâturer avec un robot de traite : une diversité de stratégies… Fourrages, 229, 17-24

BROCARD V., CARLES A. et al. (2019). Pâturer avec un robot de traite, c’est possible ! Aménagement et conduite d’élevage recommandés. Institut de l’Élevage, Paris

CAILLAUD D., BROCARD V., (2015). Résultats techniques et économiques de deux échantillons d’élevage français avec ou sans robot. Incidence de la part de pâturage chez ceux équipés d’un robot. Rencontres Recherche Ruminants 2015

POULET JL., (2013). Assurer la mobilité d’un robot de traite. Institut de l’Élevage, Paris.

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