De nouvelles techniques de pulvérisation pour réduire l’impact des produits phytosanitaires sur l’environnement
La protection des cultures repose encore majoritairement sur l’usage de produits phytosanitaires. Si certains travaillent au travers du plan Ecophyto sur la réduction des doses utilisées, d’autres focalisent leurs travaux de recherche sur l’étape de pulvérisation pour limiter l’impact des produits épandus sur l’environnement ou encore sur la santé des utilisateurs. En effet, l’étape d’application des produits phytosanitaires sur les plantes est un processus complexe. Cette étape comprend de nombreuses phases et dont une fraction, souvent non négligeable, n’atteint pas la cible visée voire atteint une cible non désirée comme les abeilles. Ce dossier présente trois exemples de travaux de recherche :
La pulvérisation et l’environnement
L’application des produits de protection des plantes doit offrir une protection efficace tout en limitant la contamination de l’environnement. Cela passe nécessairement par une optimisation des propriétés des gouttes utilisées. L’efficience d’un traitement est synonyme d’une réduction des tailles de gouttes pour offrir une meilleure couverture mais cela se fait au détriment de la contrôlabilité de la trajectoire des gouttes et de leur résistance à l’évaporation. Quantités d’études ont été réalisées durant plus d’un siècle sur les techniques
d’application, reflétant à chaque époque les préoccupations de la société, depuis l’efficacité des traitements, leur efficience économique, la réduction des impacts sur l’environnement
jusqu’à l’impact sur la santé publique. Il apparait de plus en plus difficile de concilier les attentes des différentes parties prenantes qui peuvent apparaître contradictoires.
L’approche multi échelles doit y contribuer en agrégeant les connaissances fondamentales afin de structurer l’effort collectif de recherche nécessaire autour de la thématique de l’application des produits de protection des plantes. Outre les phases de pulvérisation, de transport et de rétention des gouttes, elle offre également des perspectives de développement pour intégrer d’autres aspects :
- la pénétration et la translocation,
- le devenir des PPP dans l’environnement tels que le lessivage, la volatilisation ou la photodégradation.
Les travaux sur les nouvelles techniques de pulvérisation
Outre les travaux de recherche fondamentaux sur les caractéristiques intrinsèques des gouttes, des techniques différentes de pulvérisation sont actuellement testées. C’est par
exemple le cas avec l’utilisation de pendillards pour lutter contre le sclérotinia du colza. Ils permettent alors de fortement réduire l’impact du fongicide sur les pollinisateurs sans impact agronomique. Les essais montrent qu’il est possible de concentrer les dépôts dans la zone inférieure sans perte de rendement et avec une réduction significative de la présence de fongicide dans les nectars et pollens ramenés par les abeilles dans la ruche en particulier les 3 jours suivant le traitement.
Autre exemple en arboriculture ave le projet Pulvéfix. Il s’agit de mettre au point un dispositif d’application reposant sur un système fixe de micro-aspersion sur frondaison. La
preuve du concept a été faite sur la base d’itinéraires de traitements classiques pour ne pas induire de biais lié au type de produit et les résultats d’efficacité biologique de contrôle des bioagresseurs sont très encourageants. Cette technique induit des quantités de produit déposé par unité de surface de végétal à protéger supérieures à une application au pulvérisateur avec toutefois un recouvrement hétérogène mais qui ne semble pas impacter l’efficacité du produit. Elle permet également d’intervenir rapidement au moment le plus opportun. Il reste quelques travaux à mener mais cette technique pourrait rapidement être opérationnelle et utilisable par les producteurs.