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Durabilité de l’agriculture de conservation

Temps de lecture : 6 minutes

S’engager dans l’agriculture de conservation, est-ce durable ?

Retrouvez en vidéo la présentation d’Adeline Michel sur s’engager dans l’agriculture de conservation, est-ce durable ? Pour répondre à cette question, les résultats d’une étude menée en agriculture de conservation vont être présentés. Notamment les résultats : économiques, environnementaux et sociétaux. L’objectif était bien de répondre à cette question : les exploitations agricoles en agriculture de conservation, prennent-elles une risque en terme de performance et de durabilité ?

Qu’est ce que l’agriculture de conservation ?

L’agriculture de conservation est une voie intéressante pour répondre à différents enjeux agricoles, érosion des sols, stockage du carbone, préservation de la biodiversité. L’agriculture de conservation est d’ailleurs une des voies de l’agroécologie. L’agriculture de conservation ne repose pas sur un cahier des charges comme l’agriculture biologique. Toutefois elle repose sur la fertilité des sols (l’améliorer ou la restaurer) et sur trois grands principes. Les agriculteurs peuvent les mettre en œuvre de façon différentes. Les trois principes sont :

  • Couverture des sols (couvert vivant en inter culture ou du mulch). L’idée étant que les sols ne restent pas nu et puissent être protégés.
  • Perturbation minimale du sol (par un travail superficiel jusqu’au semis direct). Il n’y a, par contre, pas de retournement des horizons. Ceci pour éviter de toucher à la structure et la vie du sol.
  • Troisième pilier la diversification de la rotation permettant de gérer les bio agresseurs les adventices. En effet, quand on arrête de labourer, on se prive d’un levier pour gérer les adventices. Il faut donc intégrer un autre levier pour pouvoir gérer ses bio agresseurs par la rotation tout au long du cycle.

Une étude menée sur les performances des systèmes en agriculture de conservation

Présentation de l’étude sur les systèmes en agriculture de conservation

L’intérêt de l’agriculture de conservation, c’est que chaque agriculteur peut adopter ces principes à son exploitation et particulièrement à son contexte pédoclimatique. Mais ça rend plus difficile l’évaluation des performances de ces systèmes. C’est pourquoi, nous avons mené en 2019, une étude sur l’agriculture de conservation sur les départements de la Normandie et de la Mayenne Sarthe.

L‘objectif de l’étude était de caractériser ces systèmes d’agriculture de conservation selon la mise en œuvre des 3 principes. Mais surtout d’évaluer leur niveau de performance, sur les trois volets de la durabilité ; économique, environnement et social.

Caractéristiques de l’échantillon utilisé pour l’étude sur les système en agriculture de conservation

En l’absence de cahier des charges, nous avons construit notre échantillon sur la base de 4 critères :

  • Non labour intégral (sur l’ensemble de la surface de l’exploitation) et continu (toute l’année)
  • Diversité culturale
  • Présence de couverts végétaux sur les intercultures longues
  • Présence de légumineuse

L’ensemble de l’échantillon est représentatif des cultures présentes sur notre territoire : grandes cultures industrielles, élevage spécialisé et systèmes culture et élevage. De plus, il y a une grande représentativité des pionniers avec des systèmes dans lequel le labour a été arrêté il y a plus de 10 ans. Il y a également des systèmes qui sont plus ou moins avancé par l’ancienneté du non labour qui permet d’appréhender l’avancé des systèmes vers l’agriculture de conservation.

Les exploitations ont une taille de la SAU majoritairement supérieure à 100 ha. Toutefois on retrouve l’agriculture de conservation dans des systèmes de toutes tailles.

Dans l’échantillon on a aussi une différenciation du travail du sol. Le non labour peut se diviser en plusieurs stratégies de travail ou non travail du sol. A noter que 39% des agriculteurs qui pratiquent le semis direct. Dans l’échantillon est pris en compte également, le type de travail dominant :

  • Système en semis direct ou SD. C’est-à-dire que la seule action mise en œuvre est le semi avec des semoirs spécifiques, directement dans les couverts
  • Travail culturel spécifique ou TCS : superficiel ou intermédiaire.

Analyse des performances sur la période 2013-2018 :

Une efficacité économique plus élevée

Le critère d’efficacité économique est le l’EBE sur produit. L’EBE est l’excédent brut d’exploitation.

Excepté pour le système lait spécialisé, les systèmes en agriculture de conservation présentent une efficacité économique supérieure à la référence. Les systèmes SCOP (système céréales oléagineux protéagineux), cultures industrielles et systèmes mixtes herbivores / cultures. C’est également le cas, en tendance, pour le critère capacité productive. Ce critère se mesure par la valeur ajoutée (VA) sur le produit. Donc on a une amélioration de l’efficacité économique en agriculture de conservation.

L’exemple des systèmes SCOP en agriculture de conservation

Nous allons prendre l’exemple du système SCOP sur les trois critères durables : économie, environnement et social.

Systèmes SCOP : de meilleures performances économiques pour les systèmes en semis direct

Les 4 critères permettant de juger de la performance économique d’un système sont :

  • Efficacité économique : EBE / Produit
  • Capacité productive : VA / Produit
  • Sensibilité aux aides : Aides / EBE
  • Autonomie financière : Annuités / EBE

Les systèmes à dominante semis direct présente une meilleure efficacité économique, capacité productive et autonomie financière par rapport à la référence. Ils présentent aussi une moindre sensibilité aux aides, toujours par rapport à la référence. A l’inverse, les systèmes en TCS présentent une légère dégradation de leur efficacité économique et capacité productive. Mais ce sont surtout les sensibilité aux aides et l’autonomie financière qui sont dégradés sur ces systèmes là.

Les meilleurs performances SCOP sont donc en semis direct.

Systèmes SCOP : des tendances cohérentes en termes de charges

Quelque soit l’ancienneté du système, en terme de charges phytosanitaires, exprimé en euro par hectare, le niveau reste identique. Ceci laisserait penser que nous n’avons pas de perte de maîtrise des bio agresseurs, qui nécessiterait une augmentation des charges phytos dans ces systèmes là.

Pour autant, sur le terrain, les agriculteurs en agriculture de conservation ont tendance à réduire leur utilisation d’insecticides et de fongicides. Et donc là, on peut présumer qu’à charge phytosanitaire égale, la part herbicide sur les systèmes en agriculture de conservation est plus élevé sur sur les références. Mais tel que l’échantillon est défini nous ne pouvons pas le vérifier, car la répartition par type de produits phytosanitaires n’est pas connue.

Malgré l’arrêt du labour, ces systèmes en agriculture de conservation tiennent la route en matière de bio masse.

La consommation d’engrais azoté minéral

Si l’on regarde la consommation engrais azoté minéral, exprimé en euros par hectare, on retrouve une grosse différence dans les systèmes en transition et les systèmes en croisière. Les systèmes en transition ont une consommation en engrais azoté supérieure à la référence. Ce qui est cohérent avec ce que l’on voit sur le terrain. Car au démarrage de la transition vers l’agriculture de conservation, l’agriculteur a tendance à apporté plus d’azote minérale pour compenser l’utilisation de l’azote du sol par le micro-organisme.

En effet, en agriculture de conservation on amène de la matière organique dans les sols qui va être dégradé par les micro-organismes. Mais pour pouvoir faire ça, les micro-organismes ont besoin d’azote. L’agriculteur compense donc en apportant d’avantage d’engrais azoté minéraux, pour que les plantes y ait accès. Toutefois, à partir du moment ou l’exploitation à plus de 10 ans en agriculture de conservation, cette consommation diminue et devient inférieure à la référence. On a donc une durabilité du système qui s’améliore avec le temps.

La consommation de carburant

Le labour est un poste qui consomme énormément de carburant. Nous pouvons donc nous attendre à ce la consommation de carburant diminuent avec le passage en agriculture de conservation. Et finalement, on se rend compte que sur le système en TCS, il n’y a pas de réduction de consommation de carburant par rapport à la référence. Ceci, s’explique certainement par la substitution du labour par plusieurs passages de travail. A l’inverse sur du semis direct, nous avons bien la réduction de la consommation du carburant. Ce qui est cohérent avec le passage unique du semoir.

Les frais de mécanisation

Concernant les frais de mécanisation (en euros par hectare), nous avons eu des surprises. Il y a bien une diminution de ces frais en TCS mais pas en semis direct par rapport à la référence. Ce constat s’explique par deux niveaux :

  • L’investissement en semis direct est élevé, par l’achat de semoirs.
  • Un recours au travaux par tiers plus élevé.

Systèmes SCOP : un profil de durabilité amélioré en particulier pour les systèmes en semis direct

Les profils de durabilité réalisés sont des radars. Plus la courbe s’éloigne du centre, plus le profil est amélioré en terme de durabilité. Les profils sont donc construits à partir de 5 critères :

  • Durabilité économique
  • Viabilité économique, axe social, revenu disponible en € par UTH.
  • Consommation engrais azoté
  • Energie consommée directe et indirecte par hectare de SAU
  • Pouvoir de réchauffement climatique qui représente tout ce qui est gaz à effet de serre.

Il y a donc une amélioration du profil de durabilité en agriculture de conservation. En particularité sur les critères environnementaux : consommation d’engrais azoté et viabilité économique. Si l’on regarde par type de travail du sol, le profil de durabilité est nettement amélioré en semis direct.

Il y a bien une amélioration du profil de durabilité globale sur les systèmes SCOP. Mais c’est particulièrement vrai dans les systèmes qui ont décidé d’aller plus loin dans l’arrêt du travail du sol.

Systèmes cultures industrielles : un profil amélioré en particulier pour les systèmes en TCA

Le profil de durabilité sur les cultures industrielles est amélioré sur les 5 critères. Par contre, ce sont les systèmes en TCS qui améliorent le plus le profil de durabilité. Cette amélioration est forte sur la consommation d’engrais, la viabilité et la durabilité économique.

Systèmes Mixtes herbivores/cultures : un profil de durabilité amélioré pour les systèmes en semis direct

Sur la partie des systèmes mixtes herbivores/cultures, la durabilité moyenne en agriculture de conservation est très proche à la référence. Excepté pour a durabilité économique.

Si on décompose en type de travail du sol, il y a une meilleure durabilité pour les systèmes en semis direct. Par contre, ces systèmes là restent moins durables sur la partie consommation d’engrais.

Les principaux enseignements de l’étude sur les systèmes en agriculture de conservation

Les exploitations en agriculture de conservation sont présentes quelque soit le type de systèmes de production. Ces exploitations ont tendances à être plus performantes économiquement. Mais il y a des variabilités intragroupes des performances.

Le passage en agriculture de conservation donne des systèmes plus techniques. C’est d’abord la capacité de l’agriculteur à maîtriser techniquement son système qui fait la différence en terme de performance.

Durabilité de l'agriculture de conservation ?
Durabilité de l’agriculture de conservation ?

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