La biofumigation : une piste prometteuse pour gérer les maladies du sol !
La biofumigation est une piste prometteuse pour gérer les maladies du sol. Il s’agit d’une méthode de lutte utilisant la toxicité de molécules issues de résidus de cultures principalement les Brassicacées pour lutter contre de nombreux bioagresseurs telluriques.
Les maladies telluriques (du sol) peuvent être très préjudiciables pour les cultures. L’Aphanomyces pour le pois en est un bon exemple. En effet, cette maladie peut occasionner jusqu’à 50 quintaux de perte. De plus elle se conserve plus de cinq ans dans le sol, entraînant tout simplement l’abandon de la culture dans les parcelles infestées. Ces maladies se caractérisent par une dispersion spatiale limitée et une dynamique pluriannuelle. Actuellement, même si il existe des leviers agronomiques pour diminuer le risque (broyage et enfouissement des résidus, rotation…), force est de constater que la gestion de ces maladies est encore fortement dépendante des produits phytosanitaires. Une des pistes étudiées pour réduire cette dépendance est d’utiliser l’interculture pour planter des couverts ayant un effet assainissant du sol. On parle de biofumigation.
En quoi la biofumigation est-elle prometteuse ?
La biofumigation est une méthode de lutte utilisant la toxicité de molécules issues de résidus de cultures. Elle utilise principalement les Brassicacées pour lutter contre de nombreux bioagresseurs telluriques. Les travaux de recherche se sont intéressés à l’impact de ce procédé essentiellement sur les maladies. Si la technique démontre une très bonne efficacité en
conditions contrôlées, en conditions naturelles, les niveaux d’efficacité restent inégaux. Cela peut s’expliquer par la culture biofumigante elle-même, par les caractéristiques écologiques et épidémiologiques du pathogène ou encore par les conditions climatiques au moment du procédé. Toutefois, face à la réduction des solutions chimiques, la biofumigation devient une option tout à fait envisageable pour les agriculteurs. Reste à bien choisir les espèces utilisées et à mieux connaître les facteurs responsables de la variabilité des niveaux d’efficacité pour pouvoir espérer un développement de cette technique. D’autres travaux seront également à mener pour étudier les effets de cette technique sur les ravageurs ou les adventices.