Janvier 2023 de la fourche à la fourchette : donateurs et dons agricoles, élevage et soja importé, décarboner l’agriculture et étiquetage environnemental
Au sommaire de notre dernière publication de la fourche à la fourchette de janvier 2023 :
- Davantage de doateurs et plus de dons agricoles en 2022
- Les élevages français et européens pourraient se passer du soja importé
- Décarboner 100 % de l’énergie utilisée en agriculture à l’horizon 2050 ?
- Alimentation : les français favorables à un étiquetage environnemental
Davantage de donateurs et plus de dons agricoles en 2022
L’association SOLAAL, qui facilite et organise les dons des filières agricole et alimentaire vers les associations d’aide alimentaire, a recensé 3 838 tonnes de produits donnés en 2022 par les agriculteurs, coopératives, organisations de producteurs, grossistes, magasins de producteurs, organisateurs de salons, … C’est l’équivalent de 7,6 millions de repas distribués. La quantité distribuée a diminué par rapport à l’an dernier en raison des conditions climatiques. Mais le nombre de nouveaux donateurs et de dons ne cesse de progresser.
Les élevages français et européens pourraient se passer du soja importé
Un rapport de l’Idele, de l’IFIP, de l’Iddri-Asca et de l’Académie d’agriculture de France montre que les élevages européens et français pourraient réduire très fortement voire se passer assez rapidement du soja américain, tout en maintenant les performances animales et les volumes de production de lait, de viande et d’œufs.
La forte dépendance de l’élevage européen au tourteau de soja américain est le résultat d’accords politiques remontant aux débuts de la PAC. La majeure partie soja importé provient désormais du Brésil, issu dans certains cas de monocultures résultant de la déforestation. Se passer du soja importé répondrait à plusieurs enjeux :
- améliorer l’autonomie de la France et de l’Europe,
- lutter contre le changement climatique,
- répondre à la demande des consommateurs souhaitant des produits issus d’animaux nourris sans OGM.
Pour y parvenir, pour les bovins, les auteurs préconisent de réduire de moitié les surfaces de maïs ensilageau profit de prairies riches en légumineuses. Ils recommandent le développement de la culture de soja pour l’alimentation des volailles et l’utilisation des autres sources de protéines pour les porcs. La suppression du soja chez les bovins et la multiplication par quatre des surfaces en soja et par trois des protéagineux européens pourrait permettre de passer d’un taux d’autonomie de tourteaux importés de 30 % à plus de 80 %. Les auteurs conseillent un soutien financier et technique spécifique pour l’atteinte de ces objectifs.
Décarboner 100 % de l’énergie utilisée en agriculture à l’horizon 2050 ?
Forme de l’énergie consommée dans le secteur agricole
Le CGAAER (Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux) s’est intéressé à la décarbonation de l’agriculture française. Les émissions directes de gaz à effet de serre (GES) du secteur agricole représentent 18,5 % des émissions totales de la France. Dont 11 % correspondent aux énergies fossiles (chiffres 2017).
L’agriculture française consomme directement 4,1 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), soit 3 % de la consommation d’énergie finale de la France. Il s’agit essentiellement de pétrole (72 %) et d’électricité (18 %). En 2011, les tracteurs consommaient un peu plus de la moitié de l’énergie ; suivaient les bâtiment d’élevage et les serres et abris hauts (respectivement 11 % et 10 %).
Réussir sa transition vers une économie bas-carbone
Pour réussir sa transition vers une économie bas-carbone, et dans un contexte énergétique et agricole incertain, les auteurs considèrent réalisable à l’horizon 2050 une économie d’énergie de l’ordre de 15 % par rapport à la consommation actuelle et le remplacement de 100 % des usages actuels des énergies fossiles par des énergies renouvelables. Selon les auteurs, trois leviers permettraient de remplacer les énergies fossiles au cours des 30 prochaines années :
- le changement de motorisation des tracteurs, engins et machines agricoles,
- l’électricité pour les bâtiments d’élevage,
- la chaleur fatale ou la biomasse pour les serres chauffées.
Pour envisager les difficultés, les freins à lever et les réponses à apporter, trois scénarios prospectifs ont été étudiés, correspondant à trois trajectoires (optimale, minimale, médiane) liées aux choix de politiques publiques. Le scénario optimal, « les énergiculteurs », reposerait sur un fort développement des énergies renouvelables sur 80 % des exploitations agricoles (panneaux solaires, cultures de biomasse ou de biocarburants, méthaniseurs, éoliennes, …) et une autoconsommation la plus large possible pour les engins agricoles, les bâtiments d’élevage et les serres. Les autres exploitations seraient fragilisées par la hausse du coût de l’énergie.
Alimentation : les Français favorables à un étiquetage environnemental
Dans le cadre de la loi « Climat et Résilience », le gouvernement doit proposer d’ici la fin 2023 un modèle d’affichage environnemental sur les produits alimentaires. Pour 86 % des Français, un score environnemental est essentiel selon une étude BVA menée par le collectif « En Vérité », qui réunit 60 marques alimentaires demandant la transparence sur les emballages. Évaluer la teneur en pesticides figurerait en tête des priorités. Viendraient ensuite l’origine des produits puis le mode d’élevage. Ces critères (utilisation de pesticides, origine, mode d’élevage) recouvrent pour les personnes interrogées une réalité précise et orienteraient davantage l’achat que des concepts ou notions plus larges (climat, biodiversité, ressources).
Sources pour la rédaction de la fourche à la fourchette du mois de janvier 2023
Davantage de donateurs et plus de dons agricoles en 2022
https://www.solaal.org/bilan-2022-des-dons-agricoles-plus-de-donateurs-et-plus-de-dons/
Alimentation : 86 % des Français favorables à un étiquetage environnemental
Décarboner 100 % de l’énergie utilisée en agriculture à l’horizon 2050 ?
https://www.pleinchamp.com/actualite/en-2050-tous-energiculteurs
Les élevages français et européens pourraient se passer du soja importé