Observatoire économique agricole normand

Temps de lecture : 3 minutes

Nouvelle édition de l’Observatoire économique agricole normand

Cerfrance Normandie Maine présente la nouvelle édition de son Observatoire économique agricole normand. L’agriculture normande entre croissance et résilience : des résultats contrastés selon les filières.

Retrouvez l’intégralité de l’Observatoire économique agricole normand : cliquez ici

Production laitière

En 2023, les exploitations spécialisées en production laitière continuent de croître en volume, avec une production moyenne de plus de 677 000 litres de lait vendu par exploitation. Le prix de vente du lait atteint 492 € par 1 000 litres, en hausse de 12 % sur un an, améliorant ainsi le résultat malgré l’augmentation des coûts des intrants. 

Pour 2024 les perspectives sont encore incertaines. Le prix du lait semble devoir tenir grâce à sa bonne valorisation sur les marchés des produits de grande consommation (PGC), les engrais ont baissé et les aliments suivent la même direction… mais les mauvais rendements de la récolte qui s’achève pourraient impacter négativement les résultats.

Viande porcine

L’année 2023 démontre la rapidité avec laquelle la conjoncture peut affecter les exploitations porcines, qui ont connu une augmentation notable de leurs résultats grâce à une hausse de plus de 30 % du prix du porc charcutier. Cependant, cette augmentation est contrebalancée par des charges accrues, notamment alimentaires (+14 %) et salariales (+20 %). 

En 2024, bien que les échanges soient en baisse et que les marchés des matières premières restent incertains, le modèle français de production porcine fait preuve de résilience grâce à une moindre dépendance aux exportations. Toutefois, des inquiétudes persistent avec la propagation de la fièvre porcine africaine (FPA) en Italie et en Allemagne et les tensions commerciales entre la Chine et l’Union européenne.

Viande bovine

Les exploitations spécialisées dans la viande bovine ont vu une légère amélioration de leur produit en 2023 (+4 %). Cependant, l’augmentation des charges (+12 % pour l’alimentation et +31 % pour les engrais) a entraîné une baisse de l’EBE de 8 % en moyenne sur l’année

En 2024, la production française est marquée par une baisse continue qui contraste avec l’augmentation de la production mondiale menée par des pays comme le Brésil, l’Australie, et l’Inde. Les producteurs de viande bovine doivent donc naviguer dans un environnement complexe où adaptation et réactivité sont cruciales pour maintenir leur viabilité puisque d’une part la compétitivité des produits bovins français sur les marchés internationaux s’affaiblit et que d’autre part la consommation domestique continue de décliner (- 19 % en 20 ans).

Cultures céréalières

Les campagnes se suivent et ne se ressemblent pas pour les systèmes spécialisés en céréales et oléo-protéagineux avec une récolte 2023 qui voit le résultat chuter de 93 000 € à moins de 6 000 €. Si, à l’exception de l’orge, les rendements sont à la baisse, c’est principalement la chute des prix (de – 17 % pour le blé à – 22 % pour le colza) qui impacte le plus significativement les résultats.

En 2024, les conditions climatiques défavorables devraient encore impacter les rendements, tandis que des facteurs externes, tels que les fluctuations de la parité euro/dollar et les risques géopolitiques, pourraient également influencer les marchés.

Cultures industrielles

En 2023, les cultures industrielles ont bénéficié d’une conjoncture favorable avec une augmentation notable des revenus, contrairement aux céréales et au colza, qui ont souffert d’une baisse significative de leurs prix. Le lin a particulièrement bien performé avec une augmentation de 33 % de leurs produits par hectare ; les pommes de terre et les betteraves ont également enregistré des hausses respectives de 45 % et 19 % de leurs produits par hectare. Toutefois, malgré cette conjoncture positive, les charges d’exploitation continuent d’augmenter, ce qui conduit à une diminution de la marge brute globale et du résultat des exploitations diversifiées.

Bien que les cultures industrielles soient exposées à des risques climatiques, les perspectives pour 2024 sont plutôt favorables. Le lin, qui connaît une période faste avec des prix élevés, est une culture clé pour la région ; le marché des pommes de terre reste en demande de volumes supplémentaires avec des projets d’industrialisation en cours dans le nord de la France et les betteraves à sucre, malgré une baisse anticipée des prix, devraient rester rentables dans les zones à fort potentiel de rendement.

Volailles

La filière avicole normande a maintenu sa dynamique en 2023, avec une augmentation de 13 % des prix de vente, mais une baisse de 5 % en volume. Ce faisant la valeur ajoutée progresse légèrement, mais seulement 50 % des exploitants atteignent au moins le SMIC en revenu disponible et environ la moitié des exploitations sont jugées en situation financière fragilisée

Les perspectives pour 2024 sont positives, avec une hausse attendue de la consommation et des exportations. La concurrence européenne s’intensifie, notamment avec la montée en puissance des giga-fermes en Croatie. La filière espère un allègement des réglementations avec la loi d’orientation agricole. Enfin, les producteurs doivent gérer prudemment leurs investissements face à la hausse des coûts de production.

Pour conclure

Dans un contexte économique global marqué par des fluctuations des prix et des aléas climatiques, l’agriculture normande continue de s’appuyer sur ses points forts. Des filières comme le lin et la pomme de terre ont enregistré des hausses de revenus significatives, tandis que la production laitière maintient sa croissance malgré l’augmentation des coûts. Cependant, les producteurs restent vigilants face aux incertitudes des marchés céréaliers et bovins, tout en misant sur leur capacité d’adaptation et l’innovation pour renforcer leur compétitivité.

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Le chiffre du mois

C'est la hausse attendue des surfaces de betteraves à sucre en France à la récolte 2024
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