Récolte 2023 céréales et grandes cultures

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Observatoire céréales et grandes cultures récolte 2023

Le département de l’Eure est de loin le plus représenté dans les systèmes spécialisés en cultures sur le périmètre Normandie-Maine

L’Eure représente plus de 40 % de l’ensemble des exploitations de l’échantillon. Loin derrière, la Seine-Maritime représente 17 % de ces exploitations. La part de main d’œuvre progresse de 2 %, au même rythme que la surface. Si la main d’œuvre familiale est stable avec 80 % de la main d’œuvre totale, la part des salariés progresse de plus de 10 %.

Le département de l’Eure est de loin le plus représenté dans les systèmes spécialisés en cultures sur le périmètre Normandie-Maine

Plus de colza et de lin, moins de maïs grain

Blé, colza et orge représentent les trois quarts de la surface de vente. La conjoncture sur le colza et le lin semble favoriser la part de ces deux cultures dans l’assolement. Tandis que la proportion de blé et d’orge reste stable. En revanche, les surfaces en maïs grain reculent de 5 % dans un contexte de marché moins favorable pour cette culture.

Une rentabilité économique en nette baisse, après une récolte 2022 exceptionnelle

Après les résultats exceptionnels de 2022 où l’effet cumulé de la hausse des rendements et des prix avait permis d’atteindre un résultat record, malgré la hausse historique des charges, la tendance s’inverse brutalement sur la récolte 2023. Le niveau de rentabilité économique chute de 17 points à 25 %. Une tendance encore plus marquée sur les systèmes spécialisés en céréales et oléo-protéagineux (SCOP). Ils passent de 39 à 16 % d’EBE/produit. Les systèmes spécialisés en grandes cultures s’en sortent nettement mieux. Avec 34 % d’EBE/produit, la baisse se limite à sept points. L’envolée des prix du lin, qui représente près de 15 % des surfaces de vente sur ces systèmes, permet d’amortir en partie la chute de la rentabilité sur les autres cultures.

Effet ciseaux de la baisse du produit et des charges d’intrants

Le recul généralisé des prix de vente sur les céréales, cumulé à la baisse des rendements en blé et colza (61 % des surfaces de vente) explique la baisse du produit de 230 €/ha. En parallèle, après une hausse constatée de plus de 30 % des charges d’intrants sur les cultures en 2022, elle s’est poursuivie en 2023 à hauteur de 27 % !

Les charges d’engrais représentent plus des trois quarts de cette hausse sur ces deux années :

  • + 60 % en 2022 ;
  • + 41 % en 2023.

Notons que les charges de produits phytosanitaires ont aussi progressé respectivement de 15 puis 12 %.

Les charges de structure participent aussi à la baisse du résultat avec une progression de 6 %. Elle est surtout marquée sur les frais :

  • de mécanisation,
  • de personnel,
  • financiers.

Les prix de vente en blé et colza ne couvrent pas le prix de revient

Le cumul de la baisse des rendements sur ces deux cultures et d’une forte hausse des charges d’intrants a pour effet une nette dégradation du prix de revient. Avec la chute des cours, il manque au final plus de 40 €/t au prix de vente du blé pour couvrir le prix de revient et près de 200 €/t en colza ! Ainsi à peine un quart des exploitations couvrent leur prix de revient en blé et moins de 10 % en colza.

Le cumul de la baisse des rendements sur ces deux cultures et d’une forte hausse des charges d’intrants a pour effet une nette dégradation du prix de revient

66 % des exploitations en situation financière saine

En un an, la part d’exploitations en situation financière saine recule de 17 points. La situation est contrastée entre systèmes SCOP et systèmes grandes cultures. Ces derniers résistent bien mieux, avec 82 % en situation saine (- 5 points). Pour les systèmes SCOP, 59 % sont en situation saine, mais la dégradation est plus marquée (- 22 points). Une analyse à nuancer par rapport aux excédent de trésorerie qui ont pu être sortis du bilan sur les années précédentes.

66 % des exploitations en situation financière saine

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Vous pouvez aussi retrouver les observatoires sur les céréales et les grandes cultures des récoltes précédentes sur notre site internet.

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