Fourche à la Fourchette | Avril 2021

Temps de lecture : 4 minutes

De la fourche à la fouchette du mois d’avril 2021 : surface en soja, surface en bio, viande artificielle, commerce en ligne, les terres agricoles en France

Le Fourche à la Fourchette d’Avril 2021 se compose de cinq articles : 

  • En France, la surface en soja a été multipliée par 2,5 depuis 2014
  • L’objectif de 15 % des surfaces en bio en 2022 ne sera pas atteint
  • Que pensent les Français de la viande artificielle ?
  • Vers un commerce en ligne durable ?
  • Depuis 1982, la France métropolitaine a perdu 65 900 ha de terres agricoles par an

En France, la surface en soja a été multipliée par 2,5 depuis 2014

13 000 agriculteurs français cultivent 186 000 hectares de soja. 490 000 tonnes ont été produites en 2020, c’est une hausse de 14 % par rapport à 2019. Et la filière prévoit 250 000 hectares (soit 650 000 tonnes) de soja français en 2025. Depuis 2014, les surfaces cultivées ont été multipliées par 2,5. La production se trouve majoritairement dans le Sud-Ouest et l’Est de la France. Mais elle se développe également dans l’Ouest, notamment en Normandie, et dans le Nord.

Près d‘un quart du soja français est produit en agriculture biologique. La France est le deuxième producteur européen derrière l’Italie. Près de 20 % de la production française est destinée à l’alimentation humaine alors qu’au niveau mondial. Seulement 2 % de la production de soja est destinée à l’homme. Il existe un écart de compétitivité avec d’autres pays, notamment le Brésil, et les cours mondiaux du soja sont bas. Le marché reste donc essentiellement français et européen.

L’objectif de 15 % des surfaces en bio en 2022 ne sera pas atteint

Présenté en juin 2018, le programme « Ambition bio 2022 », doté d’1,1 milliard d’euros, avait pour objectif d’atteindre 15 % de surface agricole française cultivée en bio à l’horizon 2022. L’objectif ne sera pas atteint, même si les surfaces cultivées en bio progressent. De 8,5 % en 2019, elles pourraient
représenter 12,5 % en 2022, d’après Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Que pensent les Français de la viande artificielle ?

Une étude sur les perceptions, avis et attitudes des consommateurs français sur la viande in vitro est parue dans Viandes et produits carnés. Elle analyse les 4 533 réponses à un sondage internet sur cette thématique. 40 à 50 % des sondés estiment que l’élevage fait face à des problèmes éthiques et environnementaux. Mais seulement 18 % à 26 % d’entre eux considèrent que la viande artificielle peut résoudre ces difficultés. Une majorité pense que la viande artificielle ne sera pas aussi saine et savoureuse que la viande conventionnelle. Les impacts négatifs potentiels de cette technologie sur les élevages traditionnels, l’industrie de la viande ainsi que sur les territoires et la vie rurale figurent parmi les préoccupations des sondés.

Dans leur grande majorité, ils ne sont pas prêts à acheter la viande artificielle à un prix plus élevé que celui de la viande conventionnelle. Les personnes ayant déjà entendu parler de la viande artificielle ne semblent pas l’accepter davantage.

D’après cette enquête, le marché de la viande artificielle représenterait au mieux un marché de niche s’adressant environ à un cinquième des Français. Un autre cinquième des sondés estime que la viande artificielle n’a aucun avenir. Entre ces deux extrêmes, une part importante des sondés est indécise. Il est donc important d’éclairer objectivement les consommateurs sur cette nouvelle technologie.

Vers un commerce en ligne durable ?

Le e-commerce s’est considérablement développé entre 2010 et 2020 : il a crû en moyenne de 14 % par an contre 1,4 % pour le commerce en magasin sur la même période. Le commerce en ligne représente aujourd’hui 13 % du commerce de détail des biens. Ses clients appartiennent à tous les territoires, à toutes les classes sociales et à toutes les générations, avec toutefois une surreprésentation des moins de 50 ans et des familles d’au moins deux enfants. Le commerce alimentaire est beaucoup moins concerné que celui d’autres secteurs. La vente en ligne représente 4,4 % des transactions en 2019, avec cependant un doublement en 5 ans. C’est ce qu’indique un rapport du Conseil général de l’environnement et du développement durable, de France Stratégie et de l’Inspection générale des finances. Ils y analysent ses conséquences environnementales et sociales.

S’agissant de l’artificialisation des sols, l’augmentation du nombre d’entrepôts liée au commerce en ligne contribuerait à hauteur de moins de 1 % de la consommation annuelle d’espaces naturels, agricoles et forestiers. Mais cela peut avoir un impact local significatif, notamment lorsque des entrepôts de très grande taille sont construits. Les auteurs font plusieurs propositions pour améliorer la durabilité du commerce en ligne, parmi lesquelles une meilleure prise en compte de la logistique dans l’aménagement territorial, l’encouragement à la numérisation des acteurs économiques français (commerçants, industriels, artisans, agriculteurs) ou la création d’un label « commerce en ligne durable ».

Depuis 1982, la France métropolitaine a perdu 65 900 ha de terres agricoles par an

La réduction de l’artificialisation des sols constitue l’un des chapitres du projet de loi « Climat et Résilience », actuellement en cours d’examen à l’Assemblée nationale puis au Sénat. Celui-ci prévoit de diviser par deux sur les dix prochaines années l’artificialisation des sols par rapport à la précédente décennie, et de viser un objectif de zéro artificialisation nette en 2050. Une récente étude Agreste permet de mesurer l’ampleur de l’artificialisation des sols. Depuis 1982, en France métropolitaine, elle augmente en moyenne chaque année de 57 600 ha. Les sols naturels progressent de 8 300 ha ; au détriment des terres agricoles qui perdent 65 900 ha. À noter que depuis 2012, le rythme de l’artificialisation des sols se stabilise un peu en dessous de la tendance de long terme (+ 56 200 ha par an).

Entre 2007 et 2017, l’artificialisation des sols a été trois fois plus rapide que la hausse de la population. Cette tendance s’explique en premier lieu par l’essor de l’habitat individuel, puis par l’extension du réseau routier. La superficie des espaces naturels est conservée grâce à la progression de la forêt. La France métropolitaine perd en moyenne 0,2 % de ses terres agricoles par an. Les pertes ont été particulièrement lourdes entre 1991 et 1995 (- 119 000 ha par an, en lien pour partie avec la réforme de la PAC de 1992), et entre 2006 et 2009 (- 85 000 ha par an).

Depuis 2012, la déprise est de 52 000 ha par an. Aucun département ou presque n’échappe au recul des terres agricoles. L’extension des cultures annuelles ne compense pas le recul des autres surfaces agricoles. Il est possible, sur le portail internet de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), de comparer en ligne, des cartes et photographies aériennes anciennes et actuelles avec l’outil Remonter le temps.

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