Prévisions du prix du lait : 340 à 360 € par 1 000 l. sur l’été 2022
Découvrez dans cette veille économique, les analyses et les prévisions du prix du lait pour l’été 2022. Les marchés laitiers mondiaux sont très bien orientés. Le prix du lait des clôtures de l’été 2022 va en profiter. Les prévisions prévoient une hausse entre + 10 € et +30 € par 1 000 l., pour un prix de base entre 340 et 360 € / 1 000 l. Mais les charges s’envolent et les volumes baissent. Sans stratégie d’adaptation, les revenus des éleveurs sont menacés.
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La collecte mondiale au ralenti tend les marchés
L’année 2021 se caractérise par une offre de lait limitée. Sur 11 mois, seuls les Etats-Unis sont dynamiques (+ 1,8 %), avec une stabilisation de la collecte sur la fin 2021. La production de l’UE-27 stagne (+ 0,1 %) et pourrait être en recul sur l’année civile.
La demande internationale est toujours très forte. Les importations chinoises de poudres augmentent encore de + 20 à + 38 % sur 12 mois.
La faible croissance de la collecte dans les bassins excédentaires crée une forte tension sur les marchés, qui atteignent des sommets. Le beurre dépasse les 5 000 €/t, et la poudre de lait écrémé flirte avec les 3 500 €/t. Sur l’année 2021, la valorisation beurre – poudre est de 355 € / 1 000 l. (et 456 € / 1 000 l. en déc. 2021).
En France, le prix du lait augmente significativement.
Les clôtures de fin d’année 2021 marquent une nette hausse duprix de base du lait conventionnel, se situant entre 335 et 345 € / 1 000 l (+ 5 à + 20 € / 1 000 l. selon les laiteries).
Les clôtures de mars 2022 vont renforcer la hausse du prix de base, entre 340 et 355 € / 1 000 l. (+15 à +30 € / 1 000 l. selon les laiteries).
Les clôtures de l’été 2022 (juin à septembre 2022.) devraient confirmer, avec un prix de base entre 340 et 360 € / 1 000 l. (+10 à +30 € / 1 000 l. selon les laiteries).
Mais la collecte baisse …
Malgré la conjoncture prix du lait favorable, la collecte nationale est en net repli (- 1,1 % sur 11 mois 2021). Elle est fortement impactée par l’érosion du cheptel laitier (- 1,8 % sur un an) et la hausse du coût des intrants. L’année 2021 pourrait ainsi signer la plus faible collecte en France depuis la fin des quotas laitiers.
Prix de revient du lait : une hausse, sans précédent…
La grosse inquiétude du moment est la flambée des matières premières.
Sur l’année civile 2021, la hausse cumulée des aliments, de l’énergie et des engrais pourrait représenter 15 à 30 € aux 1 000 l., pour un prix du lait en hausse de 5 à 20 € par 1 000 l. Les revenus laitiers devraient donc baisser ; et ce, d’autant plus quand les volumes livrés seront limités.
Les premières simulations sur les clôtures du printemps et de l’été 2022 pourraient être plus équilibrées, grâce à la hausse attendue du prix du lait. Les postes de charges qui vont subir les plus fortes variations sont les engrais et les aliments.
Selon les politiques de couverture des achats des éleveurs, les impacts pourront être très variables. L’engagement précoce au travers de contrats a pu permettre de sécuriser une partie de l’alimentation d’hiver. Dans tous les cas, la récolte 2022 sera impactée par la très forte hausse des engrais. Et des stratégies d’adaptation doivent être réfléchies et mises en œuvre sur les exploitations, pour optimiser les résultats.
La contractualisation : une pratique à développer ?
En lait, les éleveurs et leurs Organisations de Producteurs (OP) ont engagé des négociations avec les laiteries pour intégrer la hausse des prix de revient du lait 2021 dans les mécanismes de fixation du prix du lait.
La mise en œuvre de la Loi dite « Egalim 2 », qui rend non négociable par la grande distribution le prix d’achat de la matière première agricole, devrait les aider à obtenir un résultat favorable.
En cultures de vente, type blé ou colza, les marchés à terme porteurs doivent aussi inciter à sécuriser dès maintenant les prix de vente d’une partie de la récolte 2022 ; de façon à garantir une marge brute minimale, malgré la hausse des engrais.
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